Toutes ces maladies sont des zoonoses. Cela signifie que leur agent infectieux (virus, bactérie ou parasite) est originaire d’une espèce animale avant d’avoir été, directement ou indirectement, transmis à l’homme. Il existe plus de 200 zoonoses connues, soit 60% des maladies infectieuses.

50 nuances de zoonoses. Des espèces de chauve-souris sont les « réservoirs » du virus Ebola, qui entraîne des fièvres souvent mortelles chez l’Homme. Le virus de la rage est présent dans la salive de différents mammifères. La bactérie à l’origine de la salmonellose, elle, se loge notamment dans le tube digestif des volailles, de mammifères ou de poissons. Le paludisme, lui, est une zoonose parasitaire : un parasite (du genre Plasmodium) est transmis aux humains par les piqûres de certains moustiques. Vous le voyez, sous l’appellation unique de « zoonose » se cache en fait un très grand nombre de maladies. Elles peuvent toucher le système digestif (comme la salmonellose), le système respiratoire (les coronavirus par exemple), le foie (hépatite E) ou le système nerveux (la rage)... voire plusieurs organes à la fois.

Les infections zoonotiques, c’est pas automatique. Toutes les maladies qui infectent les animaux ne peuvent pas systématiquement contaminer les humains. En effet, la plupart des agents pathogènes (virus, bactéries, parasites...) ne peuvent pas survivre ou provoquer une maladie chez toutes les espèces. Pour qu’un agent pathogène issu d’un animal infecte un humain, il faut nécessairement qu’il mute, qu’il s’adapte. Certains, comme les coronavirus, s’adaptent tellement bien qu’ils peuvent, dans un second temps, se transmettre directement entre humains. Ces maladies perdent alors leur caractère purement zoonotique.

Ce danger qui vient du ciel. On vous arrête tout de suite, rien à voir avec une horde d’oiseaux attaquant les humains, comme dans le célèbre film d’Alfred Hitchcock. Mais les oiseaux sont porteurs de l’un des virus qui préoccupent le plus les spécialistes actuellement : la grippe aviaire. Ce virus se transmet de plus en plus des oiseaux aux mammifères... laissant craindre une augmentation des transmissions (aujourd’hui rares) à l’Homme. Ce virus qui atteint le système respiratoire a un taux de létalité (c’est-à-dire le taux de décès parmi les personnes qui ont contracté ce virus) supérieur à 50 % chez les humains.

Les nouvelles frontières du monde animal, menace sanitaire ?