L’eau, renouvelable, semble inépuisable. Mais ce qui compte d’abord, c’est d’avoir la bonne quantité d’eau douce au bon endroit, et elle pourrait manquer de plus en plus, dans un grand nombre d’entre eux.

En avril 2022, le monde a franchi une nouvelle limite planétaire : celle du cycle de l’eau douce, qui intègre les précipitations, l'humidité du sol, l'évaporation. Les limites planétaires, au nombre de 12, définissent les frontières dans lesquelles les conditions de vie de l'espèce humaine sont assurées. Après le dépassement des limites liées au changement climatique, à la biodiversité, à la déforestation, au cycle de l’azote et du phosphore ou à l’introduction d’entités nouvelles dans la biosphère, des scientifiques démontrent dans une étude publiée dans The Nature que le cycle de l’eau douce est à son tour en dehors de la zone de sécurité assurant la stabilité des écosystèmes. En cause, « les pressions humaines aux échelles continentale et planétaire ».

Rappelons que si la terre est appelée la « planète bleue », l’eau qui couvre 71 % de sa surface est salée à 92,7 % ! Or, pour vivre, nous avons besoin d’eau douce, c’est-à-dire d’une eau dont la salinité est suffisamment faible pour pouvoir être consommée après avoir été rendue potable. Sur les 2,8 % d’eau douce disponibles, 2,1 % sont stockés dans les glaciers des montagnes ce qui les rend difficilement utilisables. Il reste donc seulement 0,7 % d’eau douce disponible sous forme liquide situé dans les nappes phréatiques ou les autres surfaces tel que les lacs, les rivières et les fleuves. On comprend mieux pourquoi l’eau, ce liquide rare, est appelée « l’or bleu ».

L'eau, plus rare que le pétrole ?