En 2020, il ne restait plus que 4 centrales à charbon produisant de l’électricité dans l’hexagone. Elles ne fonctionnaient déjà plus à plein, mais seulement en appoint en cas de pics de consommation d’électricité, notamment l’hiver, en complément du nucléaire et des énergies renouvelables. Pour 1,2% de la consommation, elles émettaient tout de même… 30% des émissions de gaz à effet de serre de la production nationale d’électricité !

La fermeture définitive ou la conversion de ces quatre dernières centrales était donc prévue au plus tard en 2022, avec à la clé une diminution de 10 millions de tonnes de CO2. Mission accomplie dès 2021 pour les sites du Havre (Seine-Maritime) et de Gardanne-Meyreuil (Bouches-du-Rhône). Mais pour les deux autres, le calendrier a pris du retard, notamment à cause de la crise énergétique générée par la guerre en Ukraine et par la mise en maintenance de plusieurs réacteurs nucléaires français. La centrale de Saint-Avold (Moselle), qui devait fermer ses portes en mars 2022, a finalement reprit du service l’hiver 2024. Et la fermeture de celle de Cordemais (Loire-Atlantique) a été repoussée à 2026. En outre, il est prévu d’ici les 5 années à venir, la conversion à la biomasse des 3 dernières centrales à charbon produisant de l’électricité à la Réunion et en Guadeloupe.

Il faudra par conséquent patienter quelques années pour voir la France clore définitivement la page du charbon. D’autant qu’on ne parle ici que des centrales à charbon produisant de l’électricité. Il existe encore plusieurs centrales produisant de la vapeur grâce à la combustion du charbon, notamment pour l’industrie et les réseaux de chaleur urbain. Mais bonne nouvelle, là aussi le charbon est progressivement remplacé. Dans son usine chimique de Dombasle, le groupe Solvay a fait appel à Veolia pour remplacer trois chaudières à charbon par une chaufferie fonctionnant avec des déchets non dangereux qui étaient jusqu'ici stockés. À la clé, la fin de l'importation de 200 000 tonnes de charbon par an et une réduction de 50 % des émissions de CO2.

Fin de partie pour le charbon ?