Même les grands ont souvent du mal à comprendre le défi écologique…– sauf s’ils sont adeptes de Culture Green 😉 ! En voulant parler d’écologie aux enfants, on peut craindre de ne pas se sentir suffisamment « expert », ou au contraire de donner des explications trop fouillées. On peut aussi redouter de susciter de l’anxiété. Sensibiliser sans inquiéter peut vite relever du casse-tête. Tour d’horizon des solutions !
Des mots simples et positifs. Chez les petits, la capacité d’abstraction ne permet pas de saisir les conséquences du dérèglement climatique sur les écosystèmes : les effets néfastes d’une somme de comportements individuels à travers la planète, ainsi que les causes et conséquences des pollutions, sont difficiles à imaginer pour eux. En revanche, il est possible de leur expliquer que les ressources naturelles sont limitées et qu’il est important de les préserver. On peut aussi détailler le rôle de chaque élément dans la nature, pour montrer que chaque plante, chaque espèce animale joue un rôle particulier, et qu’il faut en prendre soin pour faire vivre notre planète dans son ensemble.
S’amuser. On peut s’aider pour cela des nombreux livres illustrés, films et jeux de société qui traitent du sujet, pour apporter des réponses adaptées à chaque âge, en tenant un discours simple… tout en s’amusant. Pour parler d’écologie aux enfants, rien ne vaut l’approche par le jeu, qui crée du plaisir et de la complicité !
Donner l’exemple. Les psychologues insistent sur le besoin qu’a l’enfant de contribuer à changer les choses en agissant à sa mesure. Il est rassuré par les petits gestes effectués par ses proches, parce que l’enfant valorise beaucoup les actions de ses parents, alors que les adultes, eux, peuvent percevoir ces gestes comme insignifiants rapportés à l’ampleur du défi. Le mimétisme, « faire comme maman et papa », joue un rôle déterminant dans la prise de conscience écologique de l’enfant.
Aider la planète. On peut ainsi dire aux enfants ce que l’on fait pour « aider la planète ». Par exemple, expliquer que c’est une bonne chose d’acheter des légumes cultivés à proximité, pour que le camion qui les livre parcoure moins de kilomètres et consomme moins de carburant. On peut aussi montrer comment trier ses déchets, encourager à limiter les bains, à éteindre les lumières dès qu’on sort d’une pièce, ou encore à cuisiner les restes pour ne pas gaspiller. Sans oublier de féliciter l’enfant pour les gestes qu’il accomplit afin de l’encourager à continuer et que cela devienne progressivement une habitude !
En Finlande, quelle que soit la météo (qui peut être frisquette !), les enfants scolarisés dans des « écoles de la forêt » ont classe à ciel ouvert trois heures par jour sous les arbres. Il faut dire que la forêt couvre 80% du territoire. Les enseignants n’utilisent pas de livre ou de cahiers, mais des morceaux de bois ou des cailloux pour les apprentissages. La connexion des enfants avec la nature fait partie intégrante de l’éducation finlandaise : elle renforce leur capacité de concentration, développe leurs aptitudes sensorielles et les encourage à mieux connaître et protéger la nature dès leur plus jeune âge.
En France métropolitaine, 1426 forêts couvrent plus de 17 millions d’hectares, soit 31% du territoire. Des chercheurs du CNRS ont compilé 18 études internationales qui insistent sur le lien entre fréquentation de la nature et prise de conscience écologique : cette connexion s’effectue notamment en passant du temps dans la nature et en se concentrant sur l’instant et l’environnement présents. Les bienfaits des balades en forêt sont avérés : jouer aux devinettes (par exemple identifier les cris des animaux), observer la flore, se lancer des défis, organiser des pique-niques ou des chasses aux trésors, réaliser des herbiers ou juste se retrouver au calme dans la nature renforcent le bien-être et la conscience environnementale dès le plus jeune âge.
Et si l’on habite en ville ? En milieu urbain, des solutions existent ! Squares, berges, jardins partagés, fermes pédagogiques, parcs naturels offrent de nombreux terrains de jeux. Et l’on peut aussi faire preuve d’imagination sans sortir de chez soi : la réalisation d’un mini-potager, de plantations sur le balcon, ou la création d’un arbre à insectes permettent aux enfants de développer un contact avec la nature et de s’émerveiller.
A son tour, l’enfant peut partager ses découvertes avec l’adulte, et pourquoi pas devenir celui qui l’incite à modifier ses habitudes, participant ainsi à une nouvelle forme de transmission entre générations ?