Nouveaux enjeux. Nouveaux besoins. Nouveaux métiers. Le boom des « Greens jobs » est un phénomène largement commenté dans la presse. Linkedin souligne dans son rapport “Global Green skills reports 2023” l’explosion des « talents verts » au sein de la population active, une proportion multipliée par quatre en huit ans, passant de 9,6% en 2015 à 38% en 2023. Les médias s’enthousiasment pour l’émergence de nouveaux métiers liés à la transformation écologique, comme responsable économie circulaire, responsable mesure d’impact et data ESG, manager adaptation au changement climatique, « Chief value officer », ou encore économe de flux, spécialiste de la prévention des gaspillages en matière d’énergie. Ils soulignent également la tendance au verdissement de certains métiers, avec l’extension de la notion de durabilité jusqu’aux emplois classiques de bureau, avec les « cols verts ».

Une grande diversité de filières et de compétences. En réalité il ne s’agit que de la face visible de l’iceberg. En France, l’Observatoire national des emplois et métiers de l’économie verte (ONEMEV) recense 4 millions d’emplois liés à l’économie verte, répartis en trois groupes de métiers : les éco-activités qui comprend les activités ayant pour finalité la gestion durable des ressources (agriculture biologique, maîtrise de l’énergie, …), les métiers verts qui permettent de prévenir et corriger les dommages sur l’environnement (agent de déchèterie, garde forestier…) et enfin les métiers verdissants, en large majorité, dont la finalité n’est pas environnementale mais qui intègrent de nouvelles « briques de compétence » pour prendre en compte la dimension écologique dans le geste métier (architecte, responsable logistique, acheteur …).

Optimisation de l’efficacité énergétique, développement des énergies renouvelables et des nouveaux types de mobilité, amélioration du traitement des déchets et de l’eau… des besoins plus que jamais essentiels dans notre société qui se traduisent par des recrutements croissants en lien avec ces compétences spécifiques. Les métiers liés au traitement des déchets et à la gestion de l’eau - agents de collecte et de tri, techniciens et ingénieurs pour l’assainissement des eaux usées- sont clés dans une économie largement tributaire de l’eau.

Une transformation en profondeur des métiers existants. Pour la sociologue Dominique Meda, reprenant les conclusions du rapport du Plan de programmation des emplois et des compétences dans les secteurs de l’énergie, du bâtiment et des transports (L. Parisot, février 2019), « la transition énergétique crée peu de métiers radicalement nouveaux mais conduira à une évolution du contenu de nombreux métiers existants ainsi qu’à de nouvelles façons de travailler ». Quatre dimensions seront clés dans toutes les entreprises : la sensibilisation des organisations et de leurs salariés à la transition énergétique ; le développement des pratiques d’éco-conception et l’attention portée au cycle du produit ; la mise en commun et la coordination des compétences ; la convergence transition énergétique/ numérique.

La formation, au cœur du développement des compétences de demain. Il revient aux gouvernements, aux collectivité locales, aux institutions et aux entreprises d’agir dès aujourd’hui pour faciliter la transition vers les compétences de demain, en accompagnant les hommes et les femmes pour développer ces nouvelles compétences dans leur métier actuel, voire s’orienter vers de nouveaux métiers et de les y former rapidement, dans un processus de « destruction créatrice » des emplois. Il existe aujourd’hui de plus en plus de formations et de Moocs (cours en ligne) dédiés à la transition écologique. Veolia est à l’initiative de la création de l'École de la transformation écologique, pour mieux anticiper les besoins en nouvelles compétences face à l'urgence écologique. De nombreuses formations et expériences y seront proposées, soit directement par l’École, soit en partenariat avec des acteurs de référence dans ce domaine. Elles seront ouvertes à tous : dirigeants, salariés, professionnels en reconversion, étudiants en formation initiale. Ses antennes locales, dans les territoires en France et demain à l’international, formeront une véritable coalition d'acteurs locaux sur les enjeux écologiques: institutions académiques, entreprises, collectivités, associations.

Attiré(e) par les métiers de la transformation écologique ? 84% des actifs français souhaitent que leur travail soit en adéquation avec le risque climatique et un quart envisagent même, ou ont déjà sauté le pas, de réaliser un changement pour aligner leur vie professionnelle avec leurs préoccupations écologiques, selon l’étude « Transition(s) » réalisé par Elabe pour l’Unedic en novembre 2022. En France, l’évènement « Talents for the planet » organisé annuellement avec France Universités s’adresse à tous les lycéens, étudiants et professionnels souhaitant découvrir les métiers et les formations de demain en faveur de la transformation écologique et sociétale.