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La barrière de corail, joyau de la planète bleue

Connaissez-vous Nemo, le poisson-clown qui grandit dans les profondeurs de la Grande barrière de corail avec son amie Dory, « poisson-chirurgien » bleu, et Crush, vénérable tortue de mer ? Ces stars des studios Pixar ne sont pas que du cinéma ! Des milliers d’espèces tropicales vivent dans la Grande barrière de corail.

Situé au large de l’Australie, ce récif corallien bordé de lagons vert émeraude est le plus vaste édifice vivant au monde : il est même visible depuis l’espace ! Selon l’astronaute Thomas Pesquet, c’est l’une des rares structures sous-marines qu’on peut voir à l’œil nu depuis la station spatiale internationale. Il faut dire qu’elle est longue de plus de 2600 km, et que sa superficie équivaut à plus de la moitié de celle de la France ! Elle est composée de 2900 récifs, 900 îles et 300 bancs de corail.

Paradis des poissons-clowns. La Grande barrière de corail est un écosystème inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. C’est Bougainville, un explorateur français (cocorico) qui l’a découverte en 1768. Cette vieille dame, âgée de plusieurs milliers d’années, tire son nom du fait qu’elle protège les eaux chaudes peu profondes de la mer ouverte, favorisant le développement d’une faune et d’une flore exceptionnelles : elle abrite plus de 1500 espèces de poissons aux couleurs vives, plus d’une centaine d’espèces de requins et de raies, des néons, des étoiles de mer, mais également des milliers de mollusques et de crustacés, et de très nombreuses plantes rares et algues marines.

Filtre aquatique. Si sa beauté frappe ses visiteurs, la barrière est aussi une grande dame très utile à la planète. Elle favorise le développement d’herbiers et de plantes marines dans les fonds marins, qui réduisent l’impact des tempêtes et raz-de-marée et empêchent l’érosion des rivages. Elle garantit une meilleure qualité d’eau, puisque les plantes, animaux et organismes marins qui la peuplent agissent comme un filtre, rendant l’environnement plus propre. Elle joue également un rôle de puits de carbone, contribuant à la réduction des émissions de CO2 dans l’air. C’est enfin un lieu de nidification, un refuge pour les poissons et créatures marines qui peuvent s’y reproduire à l’abri des prédateurs.

Dangereux blanchissement. Malheureusement, le dérèglement climatique a des conséquences dramatiques sur cet écosystème exceptionnel : depuis 30 ans, la Grande barrière de corail a perdu la moitié de sa surface corallienne, et le réchauffement climatique a provoqué des épisodes de blanchissement des coraux à grande échelle. Pourquoi ? Le corail est recouvert d’algues qui lui apportent de l’énergie, des nutriments et ses jolies couleurs, signe que le corail est vivant. Mais l’augmentation de la température de la mer conduit à l’expulsion de ces algues protectrices, provoquant la décoloration des coraux et les rendant très vulnérables aux maladies. Car, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, les coraux ne sont pas des végétaux, mais des animaux de la famille des méduses ! Le corail est un animal constitué de polypes avec un squelette de calcaire qui croît lentement grâce à l’équilibre de la température, de la lumière contribuant à faire vivre cette symbiose avec les algues.

Éviter la catastrophe écologique. Chaque année, 2 millions de visiteurs viennent plonger dans les précieuses eaux des récifs. Le tourisme de masse et les pollutions dégradent fortement la qualité des eaux qui bordent la Grande barrière de corail, mais aussi la qualité des coraux parfois cassés par les individus ou les ancres des bateaux... au point que l’Australie a été récemment rappelée à l’ordre par l’UNESCO, qui a jugé « nécessaire d’assurer une plus grande réduction des polluants », faute de quoi la Grande barrière de corail sera classée parmi les sites en péril.

Scientifiques à la rescousse. Le gouvernement australien a engagé des efforts, tels que l’interdiction de dépôt de boues de dragage polluées sur le site de la Grande barrière, la prévention de la pollution des récifs par les eaux de ruissellement agricoles, et l’annulation de projets de construction de nouveaux ports dans les zones encore préservées. Mais l’Australie reste le premier exportateur mondial de charbon, et c’est aussi l’un des premiers pollueurs de la planète.

Parallèlement, des innovations sont développées pour tenter d’enrayer la destruction des coraux. Par exemple, des scientifiques ont mis au point une microalgue permettant au corail d’être plus résistant à la chaleur. D’autres ont testé un filtre antisolaire, ou ont eu recours à la fécondation in vitro pour repeupler les massifs coralliens avec des millions de larves saines déposées dans des récifs dégradés. Mais les recherches en sont encore aux prémices, et l’urgence est à la lutte contre le dérèglement climatique pour préserver les récifs coralliens, qui couvrent 0,2 % des océans mais abritent 30% de la biodiversité marine.




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Depuis 30 ans, quel volume de coraux la Grande barrière a-t-elle perdu ?

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