Le terme « weiji » décrit une situation critique (« wei »), mais porte aussi l’idée d’une d’opportunité (« ji »). Cette crise pandémique, aussi dramatique soit-elle, sera-t-elle aussi une opportunité ? Celle d’une prise de conscience de l’urgence écologique ? Celle d’une relance économique plus verte ? Celle de l’adoption de comportements plus vertueux ?

En avril 2020, le secrétaire général de l’ONU a appelé le monde à « agir de manière décisive pour protéger notre planète, à la fois du coronavirus et de la menace existentielle du dérèglement climatique ». Quelques semaines plus tard, la Commission européenne annonçait un plan de relance de 806,9 milliards d’euros, qualifié « d’occasion unique de sortir plus forts de la pandémie, de transformer nos économies et de créer des possibilités et des emplois » pour une Europe plus verte. En France, un tiers du plan de relance de 100 milliards d’euros financera la transition écologique : décarbonatation de l’industrie, déploiement de l’hydrogène renouvelable bas carbone, recyclage des plastiques et économie circulaire…

Parmi les citoyens aussi, la prise de conscience semble être réelle. Mais sera-t-elle aussi durable que certaines pratiques qui ont pris leur essor pendant le confinement ? En 2021, le nombre de personnes se déplaçant en vélo était équivalent aux chiffres de 2020, quand, à la sortie du confinement, les cyclistes étaient légions dans les rues des villes. Par ailleurs, fin avril 2020, 45% des Français déclaraient privilégier les produits « Made in France » et 63% affirmaient vouloir se tourner vers des aliments locaux.

Cette opportunité, nous pouvons en faire la réalité de demain, si nous nous parvenons à nous en saisir collectivement. Comme le disait le grand biologiste Albert Jacquard, « demain sera ce que nous en ferons ».

La crise, une opportunité écologique ?